1185 - Elles et ça
" Les femmes, elles pensent
et
les hommes, ça monte."
© Arno
(le lundi 10 mai 2010 dans l’émission Le Fou du Roi – France Inter)
Avec : Egon SCHIELE - Egon
et Edith SCHIELE
1184 - En Italie
Je m'en vais quelques jours.
Les commentaires seront modérés pendant mon absence.
Merci de votre compréhension.
1183 - Petits soleils
« Croire au soleil quand tombe l’eau »
Louis ARAGON
(Le Fou d’Elsa)
Avec : Les Kumquats de R. © Arthémisia – mai 2010
1182 - Tu mousses*
La vie est dans ce coin, dans ton coin, ton petit coin d’ombre.
Ne rougis pas.
Même dans la pénombre du petit matin, je te devine, toute ronde, toute joufflue, tout fraise, le cul noir posé dans ton coin de cuisine.
Encore un pas. Devant. Tout droit.
Et si j’allumais le plafonnier, je te trouverai plus vite?
Mais mon œil embrumé au fusain refuse toujours l’éclair. Et je préfère t’accorder ma main, mes doigts, mon doigt.
Impact. Je te trouve.
Je tâte. Je tâtonne. Je caresse ton ventre, tes flancs, tes fesses. Tu es si lisse, mon bébé !
Réveille-toi !
Ah ! Voilà enfin ton nombril, le nombril de l’éveil.
Clic !
Tu bailles, tu tiédis, tu glougloutes doucement.
Tu fais des bulles, mon bubble bath, mon premier comic strip de la journée.
Ta bouche s’arrondit en nimbus à pompons, en nuages éthiopiens.
Hum…hum….
Tu mousses.
Je t’aime !
Bonjour, mon bébé …
© Arthémisia – avril 10
Merci UT....
1181 - Docteur.... B.
J’attends.
Une autre dame est là, assise de l’autre côté de la pièce. Elle attend elle aussi.
Elle est maquillée comme une voiture volée et mange de ses yeux ronds un vieux numéro de Gala.
J’entends un bourdonnement de voix derrière la porte.
Deux bourdons sortent.
La dame aux lèvres noires se lève dans un brouillard de parfum de supermarché et la suit.
Envie de renarder.
J’attends.
Le mur derrière moi a été repeint en bleu turquoise. Celui d’en face est de chocolat. Ca me plait.
J’appuie la tête dans le lagon. Je ferme les yeux.
Paea. PK 19.
Il ne faut pas que je dorme. Pourtant la nuit froide m’a réveillée il y a cinq heures déjà.
La mer vient à moi. La grande.
Je m’entends respirer en vagues successives. Lentement.
Un vini passe.
Je m’enfonce dans le mur. Les vacances….
« Madame…Madame D. C’est à vous ! »
Atterrissage.
Vais-je lui dire ?
…/…
Sur un chemin parsemé d’images qui ne sont pas les nôtres, un jour on a besoin de rencontrer un Printemps.
Je lui ai dit.
© Arthémisia – avril 2010
Avec : Hermès chassant les nuages – Extrait du Printemps – Sandro BOTTICELLI, 1477-1478 – Tempera sur bois – Galerie des Offices - Florence
1180 - D'une autre pluie
1179 - Les Racines avides
Ces jours qui te semblent vides
Et perdus pour l’univers
Ont des racines avides
Qui travaillent les déserts.
Paul VALERY
Avec : Giuseppe PENONE - Elevazione – Bronze - Rotterdam
1178 - L'En saignante
Il a plu sale, et jaune, et gris.
Tu courais enlainée sous les abats du ciel, portant tes sacs de cœurs vers la maison des Autres.
Mais personne n’est venu ramasser le sang nu s'exsudant, qui se mélangeait rose aux flaques froides du Credo matinal.
Tu t’es posée atone, attendant le regard. Ou l’écoute si rare, si éternellement.
Ce soir que restera-t-il de tout ce sang versé, de ses savoirs ruisselants sur ces pousses juvéniles ? Tout a subi l’attaque du ciel en folie, des brillances criardes des ors des veaux de rue.
Pourtant , il t'arrive parfois d'apercevoir au détour d’une feuille orangée, de la musique d’un trait, d’un abri de fortune construit dans une urgence, une écaille de sève carminée, desséchée, mais tenace. Enracinée.
Heureusement.
© Arthémisia – mai 2010
Avec : Gottfried HELNWEIN - The Silent Glow of the Avant-Garde I - 1986
Photographie, huile et acrylique sur toile
(vous aurez tous reconnu la citation de La Mer de Glaces de Caspar David FRIEDRICH)
1177 - La Mer cassée
De ses mains parfumées
Sous les fleurs du pommier
Le vent les habille de mer verte
Cassée
© Arthémisia – mai 10
Avec : Marc CHAGAL – Adam et Eve – 1912