687 - Manipulations diaboliques
Elle voulait acheter Méphistophélès.
Elle était restée seule au milieu du brasier, gardant sous ses yeux la flamme et l'or délaissés.
La richesse reposait sur une vaste étendue, longue, souple et légèrement humide.
Elle y laissa glisser trois doigts, effleurant son ocre de la pulpe de leur dernière phalange. Ils suivirent une piste secrète, muette et non frayée, dans un paysage dont ils ne possédaient pas la carte. Voyageurs nonchalants et sans passeport, on eut pu croire qu'ils ignoraient jusqu'à leur destination.
Une lenteur exquise, de celles des après midi d'été, les fit découvrir d'infinis reliefs, de soudaines résistances, là un peu plus de finesse ou encore de force, un buisson, une rigole, un méplat, et là encore une pente, douce et puis un ravin, soudain. Seule la promenade semblait les intéresser. Ils prenaient l'air, flânaient, flânochaient même.
Le sol était propice à cet abandon au hasard, au farniente et à la découverte.
Que cherchaient ses doigts ?
Il serait difficile de dire si ce sont eux ou bien ses yeux qui le surent en premier. Les uns suivirent les autres.
Elle s'aperçut très vite que le Diable lui aussi avait quelques faiblesses...
Copyright © Arthémisia - Juin 2008
Avec : Marc ANTOKOLSKI - Méphistophélès