Top articles
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1743 - Vigilance orange
Il titube. Il oscille. Il bascule et crie. Il danse bruyamment sous le pampre. Le fruit joyeux coule de sa gorge embrumée. Son drap orange cache mal sa nudité. Il titube. Il oscille. Il marche silencieusement. Il marche silencieusement et pose soigneusement...
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1744 - De l’importance de garder une âme d’enfant
Nous avons tous appris cette poésie dans notre enfance : Si toutes les filles du monde voulaient se donner la main, Tout autour de la mer, elles pourraient faire une ronde. Si tous les gars du monde voulaient bien être marins, Ils feraient avec leur barque,...
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1749 - "Paysage, ta douceur abstraite réveille ta profondeur..." ¹
J’ai traversé le ciel. Il était encore sombre. Seuls, se détachaient, là, devant, les toits noirs des maisons, auréolés de l’or des réverbères, un or vieilli, sale, un or urbain et poussiéreux, l’or des nuits suspectes, l’or des matins barbouillés, l’or...
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1701 - Comme une envie de danser avec toi...
Yo no bailo la cumbia, abandono el suelo, y me entrego al aire que vas dejando, yo me convierto en tu deseo. Yo no rompí el cristal, fue la luna roja, la loba en celo, fueron tus dedos que me tocaron y se volvieron. Viene de ti, viene de mi, viene del...
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1571 - Je n'y étais pas
Il n’y a pas de ruines. Il n’y a pas d’argile, pas de pierres, pas de quoi prouver qu’on a construit là. Il n’y a rien. Même pas un mur autour. Aucune zone, aucune limite, aucun dessin sur aucune carte. Cela n’a pas existé. Ou alors cela a disparu. Totalement....
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1443 - Shamisen*
- « Où sont les trois cordes parfumées » chante la petite étoile au fabriquant de rêves ?.... « Je ne sais comment descendre jusqu’à toi et mon chat à froid » Mais le matin est déjà là et la musique se tait. Texte inspiré par ma découverte du Shamisen...
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1414 - Les Fruits écrasés
Je t’ai regardé longtemps. J’aurais pu croire que tu dormais. De ta bouche j’entendais se sauver doucement le souffle tiède d’une perte. Sur la peau trop lisse de tes mains, si lisse d’avoir trop pensé, rien ne pouvait s’accrocher. Il fallait immédiatement...
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1335 - La Perfection
La perfection est effrayante. Elle est la ruine du sensible. Elle suit le modèle, se love dans le moule, s’y complet, y assure ses bases, ses flancs, s’y rassure comme dans l’armure, mais, ignore la volupté de l’être qui ne siège que dans le défaut, l’aspérité,...
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1262 - L'Heure au noir*
L’heure est au noir. Elle a pris forme au fond du ventre. Elle est à nous, gonflée de nos projections, de nos ivresses trop souvent raisonnées. Elle attend sagement, docilement la caresse à moins qu’elle ne la devance de sa bouche de coloquinte sanglante....
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1256 - La Pensée démente
En réponse à une consigne de Juliette sur Papier Libre : « Des pas dans le sable… » Je ne suis pas parfaite. Je n’occulterai pas : Je ne sais pas marcher. Je ne tiens pas debout. Tout vacille alentour et la terre s’emporte. Je m’accroche et pourtant Je...
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1244 - Le Doute du miroir
“Les naïfs pensent que les miroirs servent à se reconnaître (c’est vraiment moi) et au contrôle (ma cravate est bien droite). En fait ils servent surtout à épier ce que l’on ne devrait pas voir. S’ils servent à reconnaître, ils sont toujours traumatisants...
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1170 - Intérieur nuit (Le rêve)
C’est tout grand. C’est tout blanc. Je n’avais pas prévu ça. Je pensais plus intime et peut être rouge ou orange. Enfin, chaud. Mais il parait que le blanc ça fait chic. Moi je trouve que ça éteint. Comme une page devant laquelle on bloque parce que la...
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891 - Près
Rien n'est jamais passé aussi près de moi que toi. Même le soleil. Même le temps. Ma joue s'est subitement colorée De la poudre de ton cœur. Absorbée. Mes boucles frémissent encore De ton souffle marin. Mes yeux suivent ton combat Ton échappement. Tu...
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858 - Elle s'habille de noir
Elle s'habille de noir. Le noir est une couleur. Mille couleurs. A commencer par celles des tombeaux et des ventres. Celles des profondeurs, des abysses, des trous, des écroulements, des écoulements, des chaos. Celles des cendres mouillées par les larmes,...
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837 - Mais....*
Un pinceau dégouttant L'encre noire, Crachat de vie Entre ses cils, Une nuit, L'unique nuit, Criant son heure Blessée par l'arc du soleil, Quelques bons sentiments dégoulinant Sur ces robes du soir, Et ne désaltérant que les aveugles, Une étrange mer...
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818 - La Chambre perdue
En réponse à la dernière consigne de Juliette sur Papier Libre ...je vous reçois dans .... Ma Chambre... J'ai toujours voulu que ma chambre soit avant tout un lieu agréable, celui de mon corps se détendant, et celui de mon esprit se cultivant. Ce sont...
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785 - Barbouillage
De désir rémanent Mon cœur se carmine D'une béance d'où sourd Ton ombre purpurine. Un pas après un autre Et de peur en peau Je me pose en apôtre De tes chairs, de tes os. Et me voilà nageant Pleinement vers la tension Rêvant de grands élans, De profondes...
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588 - Des Figues
Si tu veux Nous irons ensemble Tous les deux Vers le vieux figuier. Il aura Des fruits noirs qui tremblent Sous le vent Qui vient d’Orvilliers. Tu iras L’âme renversée Sur ta vie Et je te suivrais. Le ciel bas Tiendra nos pensées Par la lie D’un malheur...
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1428 - Le Dimanche à gros dos
Le ciel est un sac poubelle. Un cyan dégoulinant. Tellement bleu qu’il en devient criard. A craindre. Il violette le mur qui putassier s’horrifierait presque de ce sale mélange. Le train passe pour ailleurs. Il est tard. Ca sent la blanquette sur le pallier...
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1425 - L'Ombre rose
Elle vole au dessus des toits, au dessus du grand peuple. De divines couleurs font de son œil un riche pavement. Le monde des vivants est une tortue, jadis sortie de terre, étalant ses écailles d’orange sous le soleil. Leurs bords se calcinent, frisant...
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1423 - Le Poisson précieux*
Aux milieux de ses épaves Réfléchit le poisson précieux. Il frôle les galets, Les entoure de ses vrilles argentées. Il respire au dessous des algues épanouies Et monte Jusqu’au miroir d’une éclaircie. Ce n’est que la dentelle D’une sphinge en promenade....
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1421 - La Pluie étrangère*
Mais je ne suis d’aucun pays. Le local ankylose. Surtout là-bas ; on s’en fait des fiertés dont j’aurai parfois honte. Mon seul lieu, ma promenade, s’intériorise. Je ne marche vraiment qu’en moi-même. Mais un moi c’est petit ; je me cogne à mes murs,...
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1418 - L'Ami
Ta présence me rassure. Tu me ne suis pas à l'aveuglette. Tu n'as pas la foi du charbonnier. Tu ne te fies pas bêtement à moi. Tu recueilles, tu accueilles, tu cueilles. Et tu manges, de ton oeil le plus affûté, le plus vigilent, le plus attentif. Ta...
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1419 - Un p'tit animal*
Sur l'air de "Ah vous dirais-je Maman".... Ah! vous dirai-je Maman A quoi nous passons le temps Avec mon cousin Eugène Sachez que ce phénomène Nous a inventé un jeu Auquel nous jouons tous les deux. Il m'emmène dans le bois Et me dit: "Déshabille-toi!"...
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1405 - L’Eternel amant
Peut être que parce que ce soir, le vert que tu arbores me rappelle le sapin encore nu d’avant fête, Peut-être que parce que ma main sur le bureau d’acajou ne rencontre plus rien et s’arrête, Peut être parce que le potage se parfume une fois de plus aux...