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1256 - La Pensée démente

Publié le par Arthémisia

 En réponse à une consigne de Juliette sur Papier Libre :

« Des pas dans le sable… »

 

 

 

http://laboiteaimages.blog.lemonde.fr/files/2009/11/009.1259477470.jpg

 

 

 

Je ne suis pas  parfaite.

Je n’occulterai pas :

Je ne sais pas marcher. Je ne tiens pas debout.

Tout vacille alentour et la terre s’emporte.

Je m’accroche et pourtant

Je tombe et je retombe

Sans trop savoir pourquoi

Ni vraiment

Où.

 

Je ne suis plus d’ici

Ni d’ailleurs, je crois.

Aucune trace de moi ne formera empreinte

Sur la plage désertée par le Temps des hiers.

 

 

Je veux du merveilleux, mais il est non-humain,

Divine volonté quand la Nature s’est tue !

 

 

Que sont ces pas

Enfoncés dans le sable

Sinon l’accord parfait d’une pensée démente

Et d’un souvenir rose

De substances volées ?

 

Qu’est ce donc que cette fausse vérité :

Un voile à l’amertume

Ou

L’outrageuse rage

D’encore

Avancer ?

 

 

Copyright © Arthémisia – Août – 10

 

Avec : Plage de Soshu – Hasui KAWASE

- Estampe, 1930

 

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1255 - Le Prénom qui ne doit pas être

Publié le par Arthémisia

 

http://www.mystudios.com/art/ncar/friedrich/friedrich-monk-by-sea.jpg

 

 

 

Voilà encore un après midi où elle va s’enfoncer dans son lit-canapé.

Malgré le manque d’air, elle se relèvera pour fermer la fenêtre pour ne pas entendre les bruits du jardin, de la rue. Même les oiseaux.

Le vide oblige tant le silence.

Elle s’enroulera dans sa mer de tissu, un vieux dessus de lit pseudo indien représentant un arbre de vie fané.

Elle essaiera de lire.

Trois pages suffiront. Son regard ne saura plus se porter sur les mots. Il n’est déjà plus là. Elle n’est déjà plus là.

Où est-elle ?

Elle ne le sait pas elle-même.

Il faudrait pour cela sentir la vie, le miracle, le sang. Il faudrait pour cela que la main, la bouche, le ventre servent à quelque chose.

 

Où est-on quand on ne sert à rien ?

 

En haut d’une tour immonde, de travail et de bleu froid ? Une tour dont elle ne sautera pas parce que bêtement un jour de remparts, elle a  décrété qu’il faut être deux pour sauter.

 

Dans les doigts sales des jours qui mangent sa peau, sa chair, ses cheveux, ses viscères, son ventre, son cœur aussi ? Je crois que c’est ce qu’ils préfèrent. Un cœur qui bat. Ça les réjouit. Ils s’en goinfrent.

 

Dans une île romantique du nord de l’Allemagne, une île sans froid, une île blanche qui réunit avec la Nature ? Avec Dieu aussi. Rügen.

 

A moins que ce ne soit là-bas tout du bout d’une mer qu’elle ne connait pas hurlant dans les embruns un prénom qui ne doit pas être?

 

 

Copyright © Arthémisia – août 10

 

Avec : Moine face à la mer – Caspar David FRIEDRICH

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1254 - La mort se perdra

Publié le par Arthémisia

 

http://www.highsnobiety.com/news/wp-content/uploads/2009/05/takashi-murakami-paris-2009-1-521x540.jpg

 

 

 

Depuis longtemps, trop longtemps, la mort marche devant. Elle laisse tomber des pièces d’or dans son dos, sans s’assurer de ce qu’elles deviennent.

Elle croit que la femme va les ramasser toute sa vie, se pencher pour ramasser son or.

La mort ne se retourne jamais. Elle est trop fière.

La mort est sûre d’elle.

Parce qu’elle n’a pas compris qu’elle était la mort.

Elle ne connaît qu’un chemin ; ça la perdra.

 

Ainsi elle n’a pas vu la femme faire demi tour, et partir vers les fleurs.

 

Copyright © Arthémisia – août 10

 

Avec : œuvre de Takashi MURAKAMI dont j’ignore le nom.

 

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1253 - Le Ressac*

Publié le par Arthémisia

 

http://media.kunst-fuer-alle.de/img/41/g/41_00039403~_karl-gustav-carus_brandung-bei-ruegen.jpg

 

 

Tu éclairas son ventre

Coloras ses joues

De ta Beauté

Nue

Effilée

 

Comme un poignard

Comme un blasphème

A l’innocence

Et à la peur

 

Tu t’es tu

Pourtant

Refusant tendrement

De tuer

 

...Seul le ressac…

 

Copyright © Arthémisia – août 10

 

Avec : Ressac à Rügen – Karl Gustav CARUS

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1252 - .... les mecs agressifs, ils ont des problèmes avec leur petit Louis....

Publié le par Arthémisia

 

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1251 - God save the kiss¹

Publié le par Arthémisia

 

http://www.premiumorange.com/tapisseries-licornes/IMAGES/crachat%201.jpg

 

 

Une grosse voiture allemande arrêtée au feu rouge.

Je me suis déjà renseignée, au bas mot : quatre vingt  dix mille euros minimum.

Les vitres sont teintées.

J’imagine un chef d’entreprise, un cadre sup’ très sup'...

La vitre du côté passager s’abaisse.

Un crachat atterrit sur le trottoir.

Une fille vermilloneuse me sourit.

La voiture démarre.

God save the kiss

 

 

¹ Titre n°3 d’ARNOBRUSSLD – ARNO

 

 

Copyright © Arthémisia – août 10

 

Avec : La Bouche qui crache  (extrait de La Chasse à la Licorne)

Tapisserie - 1495-1505 - Metropolitan Museum of Art

 

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1250 - Le Mensonge

Publié le par Arthémisia

 

ERNST-Composition--lithograph--1958.jpg

 

 

 

 

J’ai besoin d’un désert. Un désert et un grand vent qui emporte tout. Ce qu’il y a là-dedans surtout.


Je ne sors pas de mon lit. Je coince ma tête entre quatre coussins. Surtout ne rien entendre.


J’essaie de ne pas penser.

Il n’y a rien. Je le sais maintenant.


Je ne pleure pas. Je ne sais plus. Celui qui ne veut plus pleurer ne pleure plus.


Je m’écoute respirer. J’écoute mon ventre en son retrait du monde.

Il n’y a vraiment plus rien que ça. De la chair sans cœur, sans âme.


Je m’endors.

Je dors bien.

Je me fous de demain.

 

J’aimerai seulement que ça soit vrai.

 

Copyright © Arthémisia – août 10

 

 

Avec : Composition, Max ERNST, lithographie, 1958

 

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1249 - Dessiner comme on fait l'Amour

Publié le par Arthémisia

 

 

Mu-jardiniere---10-07-28.JPG

 

 

....Dessiner la Vie...

 

….Dessiner (ou peindre) un corps c’est dessiner la vie.

Quand je parle de corps, je parle aussi bien d’un corps vivant que d’une chair morte. Je parle d’un corps humain ou d’un corps animal. Je parle d’un arbre ou d’un morceau de bois. Je parle même de la falaise et de ses pierres.

 

Dessiner (ou peindre) un corps c’est représenter bien sûr une forme  - encore qu’elle peut prendre toute la surface du support sur lequel vous travaillez et s’échapper en hors champ - mais surtout c’est représenter un substrat, une substance, une matière, ce qui vient de là, du profond où votre œil se pose.

 

C’est de la peau, de la chair qui transparait, du sang qui s’étire dans des réseaux si fins ; c’est parfois ce qu’il reste de vie, je veux dire la mémoire de ce qui a fait bouger ce corps, respirer ce corps, aimer ce corps, la trace des tensions, les jointures, les fractures, les pourritures aussi, enfin tout ce qui nous raconte si justement le temps du corps ;

C’est la cicatrice, le coup, la grossesse, le poids, les restrictions ou les excès, la danse, la lutte, la caresse, le baiser, le rire, la joie et la peine.

C’est le lait, la bave, le poil, le croc, le sperme, les jus, les gouttes et les saveurs, les parfums, le miel, la mort.

C’est la chaleur, et puis le froid parfois.

C’est le bois mousseux, la branche souple, la sève qui goutte mais aussi l’écorce cassante, la feuille qui craque, la branche qui se fend, et même la cendre qui s’envole ;

C’est ce qui était en fusion dans ce caillou brillant et semble brûler encore sous sa peau qui s’émousse en chantant sous le rayon du jour.

 

Dessiner c’est dire ce qui a été et ce qui est. C’est dire un chemin. Celui de ce(lui) que vous dessinez.

C’est danser en duo avec ce(lui) qui pose ou repose devant vous. Recevoir de lui et plonger en son intime. C’est faire l’amour.

 

 

Ben quoi...vous n’avez jamais essayé de faire l’amour avec l'oreille d'un modèle, avec un os de mouton, avec le poil du chien, avec une pomme de pin, avec un galet ?


 

Copyright © Arthémisia – Août 10

 

Avec : Mu jardinière © Arthémisia - juillet 10

croquis d'atelier - pastels gras aquarellables

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1248 - Violences involontaires ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner

Publié le par Arthémisia

 

http://www.moma.org/collection_images/resized/570/w500h420/CRI_163570.jpg

 

 

Une feuille sèche poussée par le mistral.

Elle rentre dans la chambre, se pose sur le lit.

Sous la lumière rouge elle arrondit son dos de petit crapaud.

Au matin elle était en miettes.

 

Cette nuit j’ai tué le prince charmant.

 

 

Copyright © Arthémisia- août 10


 

Avec : Le Crapaud – Pablo PICASSO 

Eau forte originale pour un livre du comte de BUFFON

 

 

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1247 - Je ne sais rien de toi...

Publié le par Arthémisia

 

Une amie m’a offert ce tissu de coton imprimé sans savoir qui il représente, ce qu’il dit, ni dans quelle langue (peut-être du laotien?)

Pourriez-vous m’aider ?

 

 

 

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